Depuis quelques temps, nos communications sont rares et pour cause, nous n’avons plus vraiment d’informations à communiquer car notre aventure est en pause forcée.
Plus d’action de prévention et plus de navigation depuis 3 mois.
Les projets de course au large n’ont jamais été simples à conduire. Très souvent, il faut gérer des imprévus et ils sont nombreux.
Nous évoluons dans un sport mécanique où personne n’est à l’abri d’une casse, d’ouvrir en deux un spi durant une course, de perdre un safran, de démâter, de taper un OFNI et de perdre son bateau…
On ne peut pas prévoir grand-chose et tout cela a des conséquences.
Et nous ne parlons là que des problèmes matériels.
L’humain est un facteur que l’on oublie fréquemment. Remplacer une voile, un mât ou refaire une coque, c’est facile. Réparer un bonhomme ou une bonne femme, ou le, la remplacer, ce n’est pas si simple et pourtant c’est lui ou elle qui est le cœur de tout projet.
Il y a quelques mois, un skipper de la classe Imoca disait en interview : « Pas envie de me briser les os à 60 ans sur un folier ». Comment doit-on l’interpréter ?
La machine sera-t-elle toujours plus résistante que le skipper ?
L’age du capitaine a-t-il beaucoup d’importance ?
Nos machines seront de plus en plus compliquées à conduire, plus dangereuses ?
…
Comme notre association est en train de le vivre, oui l’aspect humain est important, plus que le coté matériel. Se préparer physiquement, psychologiquement, mentalement, être disponible pour son projet est de la plus grande importance, pour ne pas dire essentiel.
Début mai, alors que tous les voyants étaient au vert pour envisager la fin de la saison 2024 et la saison 2025, Romain , notre skipper a été victime d’un accident alors qu’il été à Gênes pour travailler sur le bateau.
Sans explication (ou presque), une de ses vertèbres s’est brisée. Après une brève hospitalisation sur place et une intervention chirurgicale à Besançon, les choses commencent à rentrer dans l’ordre mais mettent en pause l’aventure et privent Romain de 3 mois d’entraînement, de 2 courses cet automne et probablement d’une qualification à la Mini-Transat 2025.
2 mois après la réparation de sa vertèbre, nous pouvons enfin vous donner des nouvelles et regarder devant nous.
« A plus de 50 ans , il est évident que ma résistance physique est sensiblement moindre même si je suis très actif et que je m’entretiens physiquement… maladies obligent ». Romain reconnaît que l’épuisement physique et mental ne sont pas pour rien dans l’accident qui s’est produit et qu’à l’avenir, il faudra qu’il soit beaucoup plus vigilant.
Alors, que fait-on après presque 3 ans de travail acharné ???
On renonce ou on continue ?
Romain pourra reprendre les entraînements en octobre et les courses en début d’année.
Et les premières ont lieu en mars…
En classe Mini 6.50, nombreux sont les skipper ayant une activité professionnelle et consacrant leurs loisirs à leur projet de course au large. La charge de travail est donc conséquente et la charge mentale importante. Et d’autres (nombreux aussi), y consacrent tout leur temps. La classe Mini 6.50 se professionnalise de plus en plus avec des projets à plusieurs centaines de milliers d’euros…Pour Romain « on ne joue pas dans la même cour ! Et il est certain que l’investissement personnel n’est pas le même. »
Vous l’avez compris, les semaines et les mois qui vont arriver, vont être déterminants pour nous et les questions restent nombreuses, entre autres :
Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour faire aboutir nos projets ?
